L’objectivité scientifique est une idée fondamentale de la philosophie des sciences. C’est le principe selon lequel les affirmations, méthodes et résultats scientifiques ne sont pas influencés par des perspectives personnelles ou des jugements de valeur.
De nombreux débats centraux en philosophie des sciences concernent l’objectivité scientifique. Il est difficile de comprendre ces débats sans comprendre le concept d’objectivité scientifique.
L’objectivité en science
Au cours des dernières décennies, les philosophes des sciences ont remis en question les notions traditionnelles d’objectivité. Ces critiques peuvent être regroupées en trois grands programmes de recherche : l’épistémologie féministe, la théorie du point de vue féministe et le postmodernisme féministe (Crasnow 2013). L’épistémologie féministe explore l’impact du sexe et du genre sur la production de connaissances scientifiques. Il souligne également les risques épistémiques posés par l’exclusion des femmes du domaine scientifique. La théorie du point de vue féministe remet en question les éléments classiques de l’objectivité scientifique en approuvant une position perspective dans la poursuite de la connaissance.
L’idéal sans valeurs stipule que les scientifiques devraient s’efforcer de minimiser les valeurs contextuelles lorsqu’ils rassemblent des preuves et évaluent/acceptent des théories. Cette approche est approuvée par de nombreux empiristes, dont Carnap, Hempel et Popper.
Cependant, cette vision a été critiquée comme étant trop étroite et trompeuse. Cela néglige le fait que les perspectives peuvent en réalité apporter des avantages épistémiques. Il s’agit d’un thème central de la vision de l’objectivité basée sur la perspective de Feyerabend. Il s’agit d’une alternative à la compréhension standard, mais imparfaite, de l’objectivité scientifique.
Objectivité dans la recherche
De nombreux débats centraux en philosophie des sciences sont liés à l’objectivité scientifique. Ceux-ci incluent la confirmation et le problème de l’induction ; choix théorique et changement scientifique ; le réalisme; conception expérimentale; mesure, quantification et science fondée sur des preuves. Ces débats portent souvent sur la question de savoir si l’objectivité scientifique est souhaitable ou non et si elle est possible à atteindre.
Le concept d’objectivité scientifique est un élément clé de la philosophie des sciences et est essentiel pour comprendre le fonctionnement du monde. Cependant, il peut être difficile à définir et différents philosophes utilisent ce terme de différentes manières. Par exemple, Heather Douglas soutient que l’objectivité scientifique n’est pas seulement une question de vision de nulle part ou de liberté de valeurs, mais implique également une attitude critique approfondie à l’égard des affirmations et des découvertes.
Elle soutient également que, malgré sa nature soi-disant neutre et impartiale, la recherche scientifique comporte des préjugés ou une idéologie implicite quant aux questions posées, à qui les pose et à qui finance l’enquête. Elle soutient que ces idéologies peuvent être révélées en examinant la manière dont la recherche est menée, notamment en identifiant quelle(s) perspective(s) implicite(s) elle reflète.
Objectivité dans l’enseignement
On enseigne souvent aux éducateurs que les connaissances scientifiques doivent être objectives et préservées de facteurs personnels et sociaux. Il est également suggéré que les scientifiques cherchent à diminuer le caractère subjectif de leurs recherches en réduisant les biais dans leurs travaux et leurs produits. Cette notion fait désormais partie de l’hégémonie culturelle de l’enseignement standardisé, qui se caractérise par l’accent mis sur des objectifs d’apprentissage clairs et des mesures objectives des performances des élèves.
L’idée selon laquelle l’objectivité de la science repose sur des critères qui ne sont pas propres aux individus peut conduire les étudiants à réfléchir de manière étroite sur le sujet et risque de renforcer le compartimentage des disciplines. Une position plus nuancée peut être trouvée dans la littérature philosophique des sciences, où différents points de vue sont débattus.
Un point de vue est celui de Hempel, qui soutient que l’objectivité de la science dépend du fait que « les procédures scientifiques, y compris le choix de la théorie, soient caractérisées par des normes qui ne dépendent pas essentiellement de facteurs individuels idiosyncratiques ». Cette approche s’inscrit dans le cadre plus large d’une science influencée par la société mais cherchant à accroître son objectivité à travers des pratiques.
Objectivité dans l’élaboration des politiques
Afin d’atteindre l’objectivité scientifique, il est nécessaire de reconnaître le rôle des valeurs non cognitives dans la production scientifique. Ces valeurs peuvent inclure des questions éthiques, personnelles, sociales et politiques. Ces valeurs peuvent être intégrées au raisonnement scientifique en appliquant l’empirisme contextuel. Toutefois, il est important de noter que cela ne signifie pas que les valeurs peuvent remplacer ou rejeter les preuves produites par les scientifiques.
Diverses conceptions de l’objectivité scientifique ont été proposées, mais elles partagent toutes l’idée commune selon laquelle les recherches et les conclusions d’un scientifique ne devraient pas être influencées par ses opinions ou ses préjugés personnels. Le concept d’objectivité est très complexe et il existe de nombreuses façons différentes de l’interpréter.
Un point de vue populaire met l’accent sur l’interdiction des valeurs scientifiques et a été utilisé pour défendre la crédibilité des écologistes et d’autres scientifiques accusés de prôner des politiques particulières (Rykiel 2001).objet scientifique